Le petit guide du voyageur en Corse #1

Publié le par G.B

J'étais il y quelques semaines pour quelques jours en Italie, en Toscane plus précisément. Et une chose a retenu mon attention: les visiteurs (britanniques et allemands pour la plupart) ne font absolument aucun effort pour "parler" la langue de leurs hôtes. Et quand je dis parler, j'évoque des petites choses simples comme "bonjour", "merci"...non rien. A tel point que vos hôtes, tellement habitués à ne pas entendre parler Italien, vous parlent en anglais avant même d'avoir pu jauger votre niveau dans leur langue.

Je trouve ça triste quand même. Car inversons les rôles, n'est il pas agréable d'entendre un touriste s'efforcer de parler français?

Oui car cela montre un certain respect, un intérêt porté à l'endroit visité qui va au delà du strictement visuel. La langue est indissociable de la culture d'un pays, d'une région.

Alors bien sur le professionnalisme veux que nous puissions, en tant que hôte, converser dans un maximum de langues. C'est une condition si ne qua non au développement de l'activité touristique. D'un autre côté, l'échange, le partage qui ressortent d'un tout petit effort fait envers la langue du pays visité contribuent à une expérience pleine et entière.

 

Mais alors quel rapport avec la Corse me direz vous?

Je vous rassure notre langue officielle est bien le français. Cependant ceux qui ont l'occasion de passer sur notre ile savent à quel point ces noms de villages, de lieux, ces expressions...peuvent être difficile à comprendre et à prononcer. De fait, tous ces mots se retrouvent régulièrement écorchés, parfois nous même ne les comprenons pas.Pire, comble de l'horreur (exagération volontaire) certains corses contribuent à l'oubli de notre langue en francisant des mots, en les simplifiant à l'extrême jusqu'à un résultat qui n'a plus grand chose à voir avec le mot d'origine (La Castagniccia deviens "la châtaigneraie" ce qui est à la fois une faute de langue et une dénaturisation de l'histoire de cette région. Elle doit son nom au châtaignier mais n'est pas une châtaigneraie).

Pourtant ce n'est pas si difficile. C'est même très simple si on s'y attarde un peu. Et c'est très agréable à entendre, car c'est pris comme une marque de respect envers notre culture, que de faire cet effort de bien prononcer.

 

Tout (ou presque) n'est qu'une affaire d'accentuation...

En français, on accentue toujours la dernière syllabe. C'est comme çà. Et çà rend la tâche difficile lorsqu'il s'agit de parler Corse, on accentue dans 99 cas sur 100 l'avant dernière syllabe.

Si vous intégrez ce principe, vous avez déjà fait les 3/4 du chemin. Vraiment. Vous verrez que d'un coup les mots sonnent juste.

Cette accentuation différente fait que l'on a l'impression que les corses ne prononcent pas la dernière voyelle d'un mot (j'ai très souvent entendu la remarque). Le son est bien là, il est juste atténué par l'accentuation de la syllabe précédente.

 

Petit exemple:

 

Prenons les très célèbres "calanches de Piana". Pour bien prononcer le nom du village il suffit d'accentuer le premier A

 

PiAna

Ou la non moins célèbre charcuterie, le "figatellu":

 

FigatEllu

 

Vous voyez, vous y arrivez très bien. Et c'est déjà un excellent début.

Notez aussi que le U se prononce toujours "OU" (comme en Italien, espagnol...japonais)

 

Alors il y a beaucoup d'autres règles qu'il faudrait apprendre pour arriver à la perfection mais ce serait très long à vous expliquer. Entre autre la plupart des consonnes on un son différent selon par quoi elles sont précédées (par exemple le T de Figatellu se dit D...).

 

Vous voyez donc qu'avec un petit changement d'accentuation tout bête, on arrive à de grandes choses.

Vous voilà donc armés, et prêt à passer votre permis d'être corse.

 

La prochaine fois, nous verrons quelques règles élémentaires de sécurité et de civisme sur nos petites routes. Oui, oui, il y a encore du travail à faire là dessus. Comment ça c'est nous qui roulons comme des fous?

 

Guillaume.B

Publié dans Pratique

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