Les beautés cachées de Corse #1 : La Casinca
C'est une micro région de Corse peu visitée, inconnue du grand public, mais assurément l'une des plus belles, des plus authentiques. Le temps d'une journée, visiter la Casinca c'est s'immerger dans notre société, c'est découvrir certains des plus beaux villages de l'ile et c'est l'assurance de profiter de ce que la Corse a à offrir en toute tranquillité, loin des sites surpeuplés en proie au tourisme de masse.
Alors vous devez peut être vous dire "il va nous présenter pour son premier article sa région, en bon Corse qu'il est"...et bien non. La Casinca est un lieu que j'ai moi même découvert très tard, je connaissais ces villages mais n'avais jamais perçu toute cette richesse culturelle, architecturale et naturelle.
La Casinca c'est mon coup de coeur, c'est un ensemble de belles choses qui méritent d'être vues et qui feront de votre séjour une expérience bien à vous.
Ici pas de groupes des 50 personnes à la minute...les visites sont garanties calmes et douces. Le plaisir est là, on fait des rencontres (les gens y sont d'ailleurs très accueillants) et on donne un sens à tout ça. Alors oui, d'un point de vue purement économique, on préfèrerait toujours recevoir beaucoup de monde, remplir les terrasses de restaurants...en fait non. Ma région à moi a beau être traversée par des autocars à longueur d'année, les choses sont faites d'une manière qui n'a depuis 30 ans permit aucun début de développement.
Ici en Casinca c'est vous et vous seuls qui créez vos découvertes et qui donnez un sens à tout ça. Et pour moi ça c'est du tourisme durable, un tourisme qui valorise et respecte à la fois le patrimoine authentique, le travail de ces gens qui font vivre ces villages et qui vous assure un plaisir de visiter optimal.
La Casinca c'est ici, en jaune :
Petite Pieve (une Pieve était une circonscription religieuse dans la Corse ancienne. Le découpage des cantons actuel est quasiment identique à celui des Pieve d'origine et cette notion d'appartenance à une Pieve reste encore aujourd'hui très vivace) de Haute Corse, composée des villages de Penta, Castellare, Loretu, Sorbu Occagnanu, Venzolasca et U Viscuvatu.
Ce qui surprend en Casinca (comme sur toute la partie littoral dite "plaine orientale" qui s'étend du sud de Bastia jusqu'à Solenzara plus ou moins) c'est le contraste entre la beauté des villages qui, comme accrochés à la montagne, dominent le littoral, et la plaine, zone agricole et nouvel espace de vie au développement très récent et esthétiquement très mal maitrisé (les constructions de logements sont nombreuses mais jusqu'à présent très mal insérées au cadre d'origine). Nous trouvons peut être ici la raison pour laquelle la Casinca est boudée par le tourisme ; je comprends aisément que lorsque l'on découvre cette plaine de Casinca, certainement un des lieux les moins attrayant de l'ile, on ne puisse imaginer ce qui se cache derrière, à seulement quelques minutes.
Le principal atout de cette micro région: ses villages. Tous, plus particulièrement Penta, sont représentatifs de l'architecture traditionnelle. Des maisons en pierre, massives, généralement d'au moins deux étages, agglutinées les unes aux autres ; les toits en "teghje" (lauze) caractéristiques des constructions de haute Corse, ont résisté à l'époque du changement pour la tuile.
Et comme dans tous nos villages, sans exception, les églises s'imposent à notre vue et surprennent toujours par leur taille et leur raffinement parfois, en opposition avec la modeste taille des villages et la construction civile traditionnelle qui se voulait plus fonctionnelle que tape à l'oeuil. Ces monuments sont encore bien conservés, ouverts au public pour la plupart grâce au concours des habitants.
Les points de vue sur le littoral sont splendides. Si vous allez à Loretu, le panorama qui s'offrira à vous ne vous laissera pas indifférent.
La Casinca c'est aussi l'art de vivre, l'art de la table. On y mange traditionnel et très, mais alors très, copieux dans un restaurant comme le "Fragnu" de Venzolasca ou traditionnel dans un cadre traditionnel au "Radaghju" de Loretu (la salle, dans une maison ancienne, est une reproduction étonnante du "Fucone", lieu de vie de la demeure, où l'on séchait les châtaignes).
On y trouve une charcuterie excellente également (je vous sens content d'avoir lu jusqu'ici. Mais nous y reviendrons plus en détail dans un prochain article). A Loretu, je vous invite à vous rendre chez un des éleveurs du village. Ce que vous ressentirez en sentant cette odeur particulière dégagée par toute cette charcuterie vaut bien toutes ces minutes de souffrance sur ces routes étroites et sinueuses.
Si vous n'êtes pas très restaurant, achetez un bon pain, un peu de charcuterie de Loretu, asseyez vous près de la fontaine à l'entrée du village et profitez du cadre!
Maintenant que nous sommes virtuellement repus, il est temps pour nous de nous immerger dans notre histoire, notre façon de vivre. Pour cela, il y a au village de Vescovato (U Viscuvatu en Corse) deux choses :
Sachez d'ailleurs que cette visite, dont la durée dépend essentiellement de l'intérêt que vous y porterez, est gratuite. Vous pouvez cependant faire un don pour que tout ça perdure.
Notre tour d'horizon de la Casinca se termine et j'espère que vous ne manquerez pas de la visiter lors de votre prochain voyage chez nous.
Guillaume.B
Photos : Sophie L.
Source image carte : fr.academic.ru
Alors vous devez peut être vous dire "il va nous présenter pour son premier article sa région, en bon Corse qu'il est"...et bien non. La Casinca est un lieu que j'ai moi même découvert très tard, je connaissais ces villages mais n'avais jamais perçu toute cette richesse culturelle, architecturale et naturelle.
La Casinca c'est mon coup de coeur, c'est un ensemble de belles choses qui méritent d'être vues et qui feront de votre séjour une expérience bien à vous.
Ici pas de groupes des 50 personnes à la minute...les visites sont garanties calmes et douces. Le plaisir est là, on fait des rencontres (les gens y sont d'ailleurs très accueillants) et on donne un sens à tout ça. Alors oui, d'un point de vue purement économique, on préfèrerait toujours recevoir beaucoup de monde, remplir les terrasses de restaurants...en fait non. Ma région à moi a beau être traversée par des autocars à longueur d'année, les choses sont faites d'une manière qui n'a depuis 30 ans permit aucun début de développement.
Ici en Casinca c'est vous et vous seuls qui créez vos découvertes et qui donnez un sens à tout ça. Et pour moi ça c'est du tourisme durable, un tourisme qui valorise et respecte à la fois le patrimoine authentique, le travail de ces gens qui font vivre ces villages et qui vous assure un plaisir de visiter optimal.
La Casinca c'est ici, en jaune :
Petite Pieve (une Pieve était une circonscription religieuse dans la Corse ancienne. Le découpage des cantons actuel est quasiment identique à celui des Pieve d'origine et cette notion d'appartenance à une Pieve reste encore aujourd'hui très vivace) de Haute Corse, composée des villages de Penta, Castellare, Loretu, Sorbu Occagnanu, Venzolasca et U Viscuvatu.
Ce qui surprend en Casinca (comme sur toute la partie littoral dite "plaine orientale" qui s'étend du sud de Bastia jusqu'à Solenzara plus ou moins) c'est le contraste entre la beauté des villages qui, comme accrochés à la montagne, dominent le littoral, et la plaine, zone agricole et nouvel espace de vie au développement très récent et esthétiquement très mal maitrisé (les constructions de logements sont nombreuses mais jusqu'à présent très mal insérées au cadre d'origine). Nous trouvons peut être ici la raison pour laquelle la Casinca est boudée par le tourisme ; je comprends aisément que lorsque l'on découvre cette plaine de Casinca, certainement un des lieux les moins attrayant de l'ile, on ne puisse imaginer ce qui se cache derrière, à seulement quelques minutes.
Le principal atout de cette micro région: ses villages. Tous, plus particulièrement Penta, sont représentatifs de l'architecture traditionnelle. Des maisons en pierre, massives, généralement d'au moins deux étages, agglutinées les unes aux autres ; les toits en "teghje" (lauze) caractéristiques des constructions de haute Corse, ont résisté à l'époque du changement pour la tuile.
Et comme dans tous nos villages, sans exception, les églises s'imposent à notre vue et surprennent toujours par leur taille et leur raffinement parfois, en opposition avec la modeste taille des villages et la construction civile traditionnelle qui se voulait plus fonctionnelle que tape à l'oeuil. Ces monuments sont encore bien conservés, ouverts au public pour la plupart grâce au concours des habitants.
Les points de vue sur le littoral sont splendides. Si vous allez à Loretu, le panorama qui s'offrira à vous ne vous laissera pas indifférent.
La Casinca c'est aussi l'art de vivre, l'art de la table. On y mange traditionnel et très, mais alors très, copieux dans un restaurant comme le "Fragnu" de Venzolasca ou traditionnel dans un cadre traditionnel au "Radaghju" de Loretu (la salle, dans une maison ancienne, est une reproduction étonnante du "Fucone", lieu de vie de la demeure, où l'on séchait les châtaignes).
On y trouve une charcuterie excellente également (je vous sens content d'avoir lu jusqu'ici. Mais nous y reviendrons plus en détail dans un prochain article). A Loretu, je vous invite à vous rendre chez un des éleveurs du village. Ce que vous ressentirez en sentant cette odeur particulière dégagée par toute cette charcuterie vaut bien toutes ces minutes de souffrance sur ces routes étroites et sinueuses.
Si vous n'êtes pas très restaurant, achetez un bon pain, un peu de charcuterie de Loretu, asseyez vous près de la fontaine à l'entrée du village et profitez du cadre!
Maintenant que nous sommes virtuellement repus, il est temps pour nous de nous immerger dans notre histoire, notre façon de vivre. Pour cela, il y a au village de Vescovato (U Viscuvatu en Corse) deux choses :
- Une petite exposition sur la vie du village, les us et coutumes, qui regroupe des objets parfois insolites, le tout dans un cadre original d'une ancienne écurie située sous l'église.
- Un homme à l'origine de tout ça, connu sous le nom de "Mimi" qui, profondément passionné par son village et sa culture, vous fera vivre une expérience unique. Ce qui différencie cet homme d'un guide lambda, c'est que c'est le coeur qui parle et que forcément ça se ressent.
Sachez d'ailleurs que cette visite, dont la durée dépend essentiellement de l'intérêt que vous y porterez, est gratuite. Vous pouvez cependant faire un don pour que tout ça perdure.
Notre tour d'horizon de la Casinca se termine et j'espère que vous ne manquerez pas de la visiter lors de votre prochain voyage chez nous.
Guillaume.B
Photos : Sophie L.
Source image carte : fr.academic.ru